Chine

Jiankou – La muraille sauvage

Il n’était pas envisageable de passer en Chine sans faire un tour sur la grande muraille de Chine. Bien assez tôt on se renseigne savoir où et comment y aller. Déjà on apprend que LE mur est enfaite divisé en plusieurs parties. Il est impossible de réellement savoir la longueur de l’ensemble de l’édifice, estimé entre 9 000 et 20 000 km suivant les sources. Au nord de Pékin, on trouve plusieurs sections de la muraille accessible à moins de 2h de route. On peut accéder facilement aux sections Badaling et Mutianyu par exemple, qui sont des sections restaurés accessible au public, peut-être un peu trop pour nous. La section qui attire rapidement notre attention est Jiankou. C’est une des sections décrite comme la plus sauvage et dangereuse de la muraille. Évidement cette section n’est pas restaurée et officiellement il est interdit d’accéder aux sections non restaurés de la muraille.

Malgré cela on trouve pas mal d’infos pour y accéder. Ce qui est intéressant c’est que le côté ouest de Jiankou est connecté avec la section restaurée de Mutianyu, ce qui fait qu’il est possible depuis Pékin de faire la partie Ouest de Jiankou puis de terminer sur Mutianyu pour redescendre de l’autre côté de la vallée via un télésiège, ça à un côté pratique le côté touristique 🙂 .

Nous partons donc de bonne heure le mercredi 9 octobre, nous prenons le bus 916 express vers Huairou à 7h20. Il y a un peu plus d’une heure de bus. Arrivé à Huairou nous devons rejoindre le tout petit village de Xizhazi. Il y a uniquement deux bus dans la journée, le premier étant à 11h30 c’est plus judicieux de s’y rendre en taxi. Il y a tout de même pas loin d’une heure de route, le village est situé de l’autre côté de la vallée. Avant de prendre le taxi nous faisons un petit stop au toilettes, certainement les conséquences du repas un peu épicé de la veille.

On arrive a environ 2km du village et le taxi s’arrête, on essaie de lui expliquer que le chemin que nous souhaitons prendre est un peu plus loin, mais il nous fait signe que la muraille est par cette route. Nous avons des doutes, mais après tout peu être que les infos que nous avions ne sont pas correctes. On suis le chemin indiqué et on tombe sur une personne qui garde le chemin, elle nous explique qu’il n’est pas possible d’accéder à la muraille. Pas grave, on décide de tenter notre chance sur le chemin que nous avions repéré à 2km d’ici. Sur la route le taxi qui nous avait emmené nous rattrape, il nous fait comprendre que dans le coin la muraille est interdite et trop dangereuse, il nous propose de nous emmener à Mutianyu. L’incertitude s’installe, est-il vraiment possible d’accéder à cette section? On insiste pour aller voir l’autre chemin en espérant que personne ne le bloque.

Le taxi nous dépose à l’entrée du chemin, on progresse tranquillement mais durement dans une petite forêt qui au bout de 45min de marche nous emmène sur la muraille, victoire! Le premier panorama est magnifique. Nous prenons la direction ouest vers Mutianyu, très vite on atteint le point de non retour, ou la muraille s’écrase contre une falaise que nous devons escalader. Puis au fur et à mesure qu’on avance on palpe le côté sauvage et non restauré de la muraille. Sur la majeur partie de la section, la nature à repris ses droits sur la muraille. Par moment on ne distingue plus le mur dissimulé derrière les arbres. On pourrait penser se promener en fôret.

La progression sur le mur est compliqué et très lente, la section est en plein milieu des montagnes et dessine ses contours. Les nombreuses ascensions et descentes sont quasiment à pic avec des pentes entre 70 à 80%! Les marches, quand elles existent encore, font entre 15 à 20 cm de large pour 80 à 100 cm de hauteur. On monte le nez collé à la muraille ou de ce qu’il en reste. Ce n’est pas rassurant, mais ce n’est pas infranchissable. Il faut juste prendre son temps et faire très attention, car effectivement vu la configuration des lieux, le moindre faux pas peut-être fatal. Ce qui est compliqué c’est d’être constamment concentré, car chaque mètre du mur présente un danger.

Mais cela vaut vraiment le coup de se donner des petites frayeurs, à chaque ascension le paysage est magnifique, même si l’horizon se cache derrière un épais brouillard (de pollution ?). On apprécie la tranquillité sur notre chemin ou l’on croise tout de même du monde mais très peu. La fin d’après midi approche et nous avons les jambes en feu du aux montés et descentes à répétition. Le problème est qu’on ne sait pas vraiment quand cela va s’arrêter. Devant nous se trouve encore au moins deux tours perchés en sommet, mais combien encore derrière? Notre seul repère est le télésiège de la section Mutianyu qu’on pense apercevoir au loin, mais tellement loin que l’on doute y arriver avant la fin de journée. Le seul repère que nous avons sont les différentes infos que nous avons trouvé qui nous indiquaient 4 à 5h de marche pour joindre Mutianyu. Au bout de 5h de marche, toujours pas de section restaurée, on commence à s’inquiéter mais notre carte indique que le télésiège est à moins de 2km, ce qui est rassurant.

On fini par atteindre la section rénovée, qui se trouve derrière un mur sur le mur. Nous nous attendions a croiser du monde en atteignant la section touristique, mais vu l’heure tout le monde est déjà redescendu. Nous sommes tout de même soulagé de voir le bout, mais restauré ne veut pas dire facile d’accès. Entre la tour n°20 à l’extrémité de la section et la tour n°19 il y a quelques 440 marches à descendre, c’est la partie la plus compliqué de la partie restauré, qui achèvera nos cuisse. C’est un grand soulagement quand nous arrivons au télésiège, nous avons vraiment de la chance car la remontée allait être arreté au moment où nous sommes arrivés.

Mais ce n’est pas fini, maintenant il faut trouver le bus pour revenir sur Pékin. Les arrêts de bus sont à 2km à contrebas du site. On se dépêche car nous ne savons pas vraiment ce qu’il nous attend. Plusieurs personnes nous proposent leurs aide contre de l’argent, ils nous disent qu’il n’y a pas de bus pour Pékin. C’est agaçant car on ne sais pas ou se trouve la vérité, on les ignore pour rejoindre l’arrêt de bus au plus vite. Arrivé à l’arrêt de bus, pas de 916 indiqué, un gars attends devant l’arrêt. On lui demande alors si on peux aller à Pékin depuis ici. Il nous dit oui mais n’est pas très expressif. Vu ce qu’il peut se cacher derrière un oui Chinois nous ne sommes pas rassurés. On fini par craquer lorsque qu’une personne s’arrête en parlant anglais, nous disant que le bus 916 se situe à une dizaine de kilomètre et que le dernier passe dans moins de 30min. Il peut nous emmener pour 40 yens. Même si finalement on comprend après que le bus qu’on attendait nous mènerait au même endroit, on est content d’être enfin sur de dormir à Pékin après tant de doute dans la journée.

Cette randonnée aura été très physique mais vraiment énorme. C’est sans aucun doute la plus belle randonnée que nous ayons jamais faite. Quand on voit la difficulté pour parcourir la section on se demande comment ils ont réussi à construire cette muraille, c’est impressionnant.

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