Angkor des temples
Le passage de la frontière entre le Laos et le Cambodge s’annonce compliqué, le poste de Veun Kham est réputé pour son racket organisé qui y sévi depuis des années en toute impunité. Conscient de cela nous sommes décidé à ne pas céder à cette corruption et ne payer que les 30 dollars officiellement demandé pour l’obtention du visa à l’arrivée. La bataille commence dès le premier poste pour la sortie du territoire Laotien. Le douanier réclame 2 dollars pour tamponner le passeport. Nous lui expliquons gentiment que nous ne paierons pas pour des tampons, que le prix du visa est de 30 dollars et pas 1 de plus. Ils nous rends les passeports sans tampons. Nous lui redonnons en répétant que nous payerons que le prix officiel du visa Cambodgien, le gars nous fait non de la tête, puis fini par fermer le guichet. Nous faisons la queue sur l’autre guichet, même discours, 2 dollars pour le tampon ou rien. Agacés de répéter la même chose, nous lui demandons ou se trouve le boss. Il répond à la façon va te faire foutre, “I don’t understand, it’s 2 dollars for stamps”. La, on se dit que ce sont vraiment des * et que la tache est bien plus ardue que ce que nous imaginions.
Nous ne sommes pas non plus en situation de “force” du fait que nous traversons la frontière avec un bus. Le chauffeur nous à déposé au Laos et récupère les passagers au Cambodge. Ils savent bien que nous n’allons pas risquer de rater notre bus pour 2 dollars. Sans tampons de sortie, il est impossible d’aller plus loin. 30 minutes plus tard, tous les passagers du bus sont passés. Nous sommes sidérés de voir que tout le monde paye sans broncher, ça à l’air tellement facile que finalement ils pourraient réclamer 10 dollars et un Mars. Il ne reste plus que nous, le douanier ne veut toujours rien savoir, nous finissons par céder et payer 4 dollars pour les 2 passports. Cyprien est fou de rage.
Nous avons pris un peu de retard, il faut encore s’occuper des papiers pour faire le visa Cambodgien. Un gars nous attends juste derrière avec les documents à remplir. C’est un petit carton à compléter avec les informations d’identité, photo et quelques compléments. Le gars nous demande nos passeports et photos, il va faire les démarches à notre place et nous demande 38 dollars chacun. Là encore personne ne s’est posé de questions et à payé. C’est trop pour Cyprien qui lui arrache les passeports des mains et part avec les documents. En deux minutes les documents sont remplis. Quelques centaines de mètres plus loin nous arrivons au guichet des visas côté Cambodgien. Cyprien donne l’ensemble des documents, le douanier réclame 35 dollars “c’est pour le visa ET le papier”. Comprenez tu payes 30 dollars le visa et 5 dans ma poche. Cyprien répond genre je n’ai pas compris “30 dollars?”, “Non 35!”. L’échange va durer 3 temps avant que Cyprien ne quitte le guichet laissant Clarisse seule au front. Clarisse va gérer l’établissement des visas (à 35 dollars donc, c’est toujours mieux que 38) avant de pouvoir se rendre à l’entrée du territoire Cambodgien, dernière étape. Encore un tampon nous attends pour officialiser l’entrée au Cambodge, on s’attend à payer encore 2 dollars supplémentaire en n’ayant d’autres options que de baisser son pantalon. Finalement surprise, le tampon est “gratuit”, bienvenue au Cambodge!
Heureusement, une fois de l’autre côté de la frontière l’atmosphère est bien différente. Nous retrouvons au Cambodge le style de vie Lao. Les enfants sont toujours aussi content de nous voir et les plus grands sont trop fières de nous lancer quelques mots d’Anglais. La décontraction de la population semble atteindre un niveau très élevé lorsque nous apercevons de nombreuses femmes se promener dans la rue en pyjama, n’importe quand dans la journée. Les gens nous semble aussi plus ouvert, c’est peut être le fait que l’anglais est plus répandu et maitrisé au Cambodge.
Le gros changement pour nous ici concerne la monnaie. Officiellement le Cambodge utilise un système à double devise. Le Riel est la monnaie locale historique en “concurrence” du dollar Américain introduit dans les années 90 pour booster l’économie locale. Le dollar représente aujourd’hui 80% de la monnaie en circulation au Cambodge. Ceci transforme certaines transactions banales en vrai casse tête. Entre les prix affichés d’une monnaie, payé de l’autre puis le change rendu en deux devises différentes, il faut être bien réveillé ou faire confiance à son interlocuteur.
Après notre arrivée à Kratié ou nous avons pu observer les dauphins d’eau douce dans le Mékong, nous avons pris la route vers Siem Reap où se trouve à quelques kilomètres une des anciennes capitales de la civilisation Khmer, connu sous le nom d’Angkor. Le site est composé d’un ensemble de temples et divers édifices bâtis autours du Xème siècle. Le plus sophistiqué est le très célèbre Angkor Vat, c’est aussi le plus grand monument religieux du monde. On le retrouve partout, c’est même lui qui figure sur le drapeau national Cambodgien. Bien qu’Angkor Vat soit mit sur le devant de la scène quand on parle des temples d’Angkor, ce n’est qu’un temple parmi les nombreux que comprend la cité qui s’étend sur des dizaines de kilomètres.
L’ensemble est tellement grand qu’il est difficile de l’explorer sur une seule journée. Nous avons alors opté pour le pass 3 jours, ce qui nous à permis d’établir des itinéraires moins chargés, évitant les foules et le coronavirus (fallait bien le placer quelque part :D) tout en se déplaçant à vélo. Nous avons fait tout de même pas loin de 100 kilomètres sur les 3 jours. Beaucoup de sites ont souffert des siècles d’abandons, c’est aussi quelque part ce qui fait le charme de certains temples. Les méthodes de construction des Khmers étaient assez surprenantes. Ils empilaient simplement des pierres de tailles aléatoire sans se soucier de la cohésion de l’ensemble. C’est la raison de l’effondrement de réalisation trop ambitieuses, mais ils étaient de fin artistes. Les sculptures et décorations des édifices sont très riche et magnifique.
Nous poursuivons notre route au Cambodge avec comme objectif d’atteindre Ho Chi Minh au Vietnam dans les 20 prochains jours.
