Pas d’bras, pas d’chocolats

On l’aurait presque oublié après quelques mois de voyage en Asie du sud est, il existe certains endroits sur terre avec des règles. Notre arrivée en Australie nous plonge directement dans cette réalité qui nous semblait déjà bien lointaine. Ici à la douane on oublie la corruption, les douaniers sont ici pour faire leur boulot et on ne rigole pas avec la sécurité. Pour faire bonne figure, nous déclarons notre poivre du Cambodge (souvenez vous, la superbe plantation de Kampot) sur le formulaire d’entrée sur le territoire. Pas de bol, le poivre ne peut pas passer la frontière en Australie. Nous avons beau lui expliquer que le poivre de Kampot est le meilleur poivre du monde, c’est interdit. La douanière nous laisse tout de même la possibilité de l’envoyer en France, cela nous coutera 30 dollars Australiens (environ 20€).

Sortie de l’aéroport, des bus en remplacement des trains en travaux se confondent avec les bus classiques, impossible de s’y retrouver. Nous devons rejoindre une agence de location chez qui nous avons loué un van pour nous balader aux alentours de Sydney sur la semaine. Heureusement le “bus marshall” nous indique ou monter pour atteindre notre destination. Finalement après 30 minutes de trajets on se rend compte que le bus ne va pas dans la bonne direction. Nous devons descendre à une gare pour reprendre un train et rattraper notre itinéraire initial. Il nous aura fallu 3h pour sortir de l’aéroport et rejoindre l’agence de location, auxquels s’ajoutent les 8 heures de vols depuis Ho Chi Minh, nous sommes rincés.

La fille de l’accueil retrouve bien notre réservation, le van nous attend sur le parking. Elle nous demande nos papiers, nous sommes fiers d’enfin pouvoir utiliser nos permis internationaux 🙂 Elle contrôle les documents et semble attendre quelque chose de plus… “Et votre permis français?”. Oui pas de soucis nous avons pleins de copies si vous voulez, recto? verso? “Vous n’avez pas l’original?”. Croyant presque a une blague, nous lui expliquons que notre permis français est en France vu que nous avons le permis international. Elle nous explique à son tour que le document que nous lui présentons, le “permis international”, est en gros qu’une traduction de notre permis national. Effectivement, sur la deuxième page du permis il est indiqué que l’original doit être présenté pour avoir une valeur. Notre permis français est donc indispensable et ce n’est pas négociable. Là on se sent vraiment con, nous avons du mal à réaliser et cherchons tous les moyens possibles pour s’en sortir. La meilleur option que l’agence nous propose c’est que quelqu’un nous envoie en express le permis. C’est vraiment mal barré, nous sommes samedi, sans compter le décalage horaire, puis Sydney c’est un peu l’équivalent de Brest à l’échelle mondiale, c’est loin de tout. Nous profitons de l’accès internet pour nous trouver un logement pour la nuit et nous poser. Sur la route on se fait une raison, c’est foutu et il va falloir changer nos plans. Au final on perd juste de l’argent, ce n’est pas si grave.

Arrivée à notre auberge nous rencontrons Aurélien et Damien, un couple gay français. Ils sont ici pour fêter mardi gras. A Sydney l’évènement tourne autour de l’homosexualité. Les rues et commerces sont aux couleurs LGBT, surtout autours de l’auberge qui est à proximité du quartier gay. Nous passons un peu de temps avec Aurélien et Damien qui nous font découvrir cet univers. Pour eux Sydney est agréable à vivre en tant qu’homosexuels. Les lieux et évènements gays ne sont pas fréquenté que par la communautés gays, des hétéros et même des familles s’y retrouvent. Les locaux sont très ouverts (à Sydney du moins). C’est dommage nous n’auront pas la chance de voir la parade qui passe au pieds de l’auberge le lendemain de notre départ.

Après 2 nuits sur Sydney, notre nouveau plan est prêt. Nous prenons la direction des blues mountains, un parc naturel aux portes de Sydney. C’était sensé être notre premier stop en van. Le parc est immense et permet de faire de nombreuses activités en pleine nature. Limités en temps et en budget nous nous contenterons d’explorer le parc a pied. C’était vraiment agréable de pouvoir profiter pleinement d’un endroit naturel, sans déchets sur les chemins et avec des points de vues dégagés de tout brouillard de pollution. Nous constatons aussi une parties des dégâts provoqués par les récents incendies. 80% du parc à brulé. On imagine la rapidité par laquelle les flammes ont ravagés la forêt en voyant uniquement le pieds des arbres calcinés.

Le contact avec les Australiens se passe super bien. Toutes les personnes que nous avons rencontrés ont été super sympa et agréable. De manière général les gens ont l’air bon vivant et poli. Ce n’est pas tous les jours en France que l’on voit une personne remercier le chauffeur de bus avant de descendre, ou un douanier faire des blagues.

Le passage en Amérique du sud nous fait passer du fuseau horaire UTC+10 à UTC-4. Autrement dit nous franchissons la “ligne de changement de date” situé dans le pacifique entre le fuseau UTC+12 et UTC-12 juste après la Nouvelle Zélande. C’est intéressant de remarquer qu’entre nos deux destinations d’un point de vue temporelle il y a 14 heures de décalage. Cependant, à l’instant T il n’y a que 10 heures de différence (10h à Sydney = 20h à Santiago, mais pas du même jour). Le voyage est assez violent pour le coup, nous sommes parti à 16h de Sydney, pour arriver le même jour 2h plus tôt, à 14h donc après 12 heures de vols. Nous sommes fatigués du voyage et en même temps complètement décalé. Nous allons essayer de nous mettre dans le rythme avant l’arrivée des parents et des deux frères de Clarisse lundi.