Du Comté pour Noël
Dans le petit village de Pai au nord de la Thailande, nous retrouvons Ioné que nous avions rencontré en arrivant à Bangkok mi-novembre. De son côté elle revient de Birmanie et nous rejoint pour les fêtes. Pai est un petit village où le tourisme s’est énormément développé au détriment de l’authenticité rural Thailandaise. Les bâtiments se sont transformés soit en bar, en restaurant ou en auberge. Pour trouver un intérêt à la région mieux vaut sortir un peu aux alentours. Sur notre première journée nous emprunterons un petit chemin d’un peu moins de 10km au travers de la forêt pour atteindre une cascade. La promenade est très agréable, l’air est plus frais au cœur de la forêt et comme d’habitude, dès lors que l’on sort des lieux touristiques le calme reprend sa place. Arrivés à la cascade nous pouvons déguster le petit plat que nous avons récupéré le matin à une mamie sur un stand de rue.
Le soir même nous sortons en ville pour manger, nous passons devant un bar qui propose un barbecue gratuit. Forcément nous prenons un verre, puis deux pour enfin terminer dans un autre bar sur la route du retour et rentrer très tard (comment? vous aussi vous entendez roucouler?). Le lendemain la journée commence tardivement et à petite allure, nous louons des scooters pour nous balader dans la région. Nous retrouvons Claire et Thomas, des amis qui viennent de partir pour quelques mois en Asie. Nous passons la soirée à l’Electric Valley, une sorte de festival au milieu de nul part. Le taxi qui nous enmène traverse deux cours d’eau. Si vous êtes fêtard et que vous aimez les drogues vous êtes à votre place, encore faut-il ne pas être exigent sur la qualité de l’alcool qui semble plus proche du pétrole que d’une boisson. Cela nous empêchera pas de passer une bonne soirée. Nous ajoutons une nuit supplémentaire à notre auberge, vu l’état de la route pour retourner sur Chiang Mai, nous jugeons plus opportun de faire le voyage en pleine forme.
Sur Chiang Mai nous avons loué un logement complet pour passer Noël ensemble. Nous sommes désormais 7 avec Diane qui vient de nous rejoindre. Nous l’avions rencontré avec Ioné à Bangkok. Notre plan est de préparer un petit repas pour le soir de Noël. Diane nous propose aussi de faire un père Noël surprise histoire d’avoir un petit cadeau chacun. Chiang Mai est l’ancienne capitale Thailandaise, bien que beaucoup moins peuplé que Bangkok, elle reste la deuxième plus grande ville de Thailande. Nous avons donc tout ce qu’il nous faut à proximité pour trouver des produits qui nous rappellent la France. Le défi est tout de même de taille, les cuisines ne sont pas équipées de la même façon que chez nous, pas de four, pas de grand récipient hormis le wok. Au supermarché, nous trouvons de quoi nous faire une pièce de bœuf avec des légumes, une bouteille de vin rouge et du Saint-Albray. Pour l’apéro, Diane nous à ramené du foie gras et du comté qu’une de ses amie à ramené de France en la rejoignant en Birmanie. C’est tellement bon, impossible de vous décrire la sensation de retrouver la saveur du fromage. En france nous nous serions jeter dessus, la nous avions juste envie de le savourer.
Après 3 nuits passés à Chiang Mai chacun reprend sa route, Claire et Thomas partent pour 24 heures de bus (30 en réalité) vers Phuket dans le sud de la Thailande. Diane reste dans le coin pour passer le nouvel an, nous partons avec Arnaud et Ioné à Chiang Rai vers l’est. De nouveau nous louons des scooters pour avoir plus d’autonomie sur la journée. Nous visitons le célèbre temple blanc de Chiang Rai, très beau mais beaucoup trop touristique pour ce qu’il est. Nous continuons un peu plus loin la route pour atteindre un parc naturel ou se trouve une cascade. Sur le chemin du retour nous longeons le cour d’eau, nous nous arrêtons pour manger sur une petite terrasse en bambou flottant sur la rivière. Dans l’après midi nous visitons un temple sans payer l’entrée, sur la carte Maps.me un point indiquait “entrée gratuite pour le temple”. Nous avons voulu voir et effectivement en suivant le chemin nous finissons par tomber sur un bâtiment que nous pouvons traverser pour entrer. Le soir c’est déjà la fin des vacances pour Arnaud, nous prenons une dernière bière avant un long voyage qui l’attend pour rentrer jusqu’en France et les grèves n’arrangent pas les choses. Il a tout de même le droit à un feu d’artifice quelques secondes avant d’embarquer dans le bus.
Nous sommes le 28 décembre, nous prenons un bus jusqu’à la frontière avec le Laos. Nous avons hésité longtemps entre aller en Birmanie ou au Laos, finalement c’est bien trop compliqué pour nous d’aller en Birmanie et faire route vers le Laos est plus logique. Nous n’avons pas réservé d’hébergement pour le passage de la frontière, c’est difficile d’avoir des informations sur les transports et nous ne savons pas si nous arriverons jusqu’à Luang Namtha dans la même journée. Le passage de la frontière s’effectue bien, le Mékong défini la limite entre les deux pays. Pour le traverser il est obligatoire de prendre un bus, il est interdit de traverser le pont à pied ou en vélo. Une fois de l’autre côté de la rive nos visa sont fait en quelques minutes, nous avons plus qu’à payer les 30 dollars US pour entrer au Laos. Vu que nous passons la frontière le week-end, le tarif est majoré d’un dollar. La pratique semble officiel mais assez étrange, nous payons sans trop chercher. Nous voilà au Laos!
Un tableau indique les horaires de bus de la station à quelques kilomètres, il y a un bus à 15h pour Luang Namtha. A la station finalement le bus de 15h ne passe pas car nous sommes samedi, il faut attendre 18 heures et nous avons 3 à 4 heures de route. Nous profitons du wifi du café pour réserver un hébergement et prévenir de notre arrivée tardive. Après quelques heures d’attente notre bus arrive enfin, il a la particularité d’être aménagé avec des couchettes. Mieux vaux ne pas être trop grand, elle font 1 mètre 65 de long, ça passe tout juste pour nous. Le trajet est beaucoup plus long que prévu, la route est étroite et comporte de nombreux virage en épingle. Les poids lourds sont obligés de passer un par un ce qui créé de nombreux bouchons. Nous arrivons finalement à 23h30 sous un grot’orage (dédicace à la grammaire du pays de Loiron), la station de bus est déserte et se trouve à 10 kilomètres de la ville. Nous trouvons un groupe de jeunes qui nous propose un prix exorbitant pour nous déposer en ville. Tampis, même sous la pluie écrasante nous préfèrons marcher et tenter le stop. Nous avons un peu de chance, l’orage passe assez vite. Par contre le stop ne fonctionne pas vraiment, nous tentons d’arrêter 4 ou 5 voitures mais personne ne s’arrête. C’est au bout du 5ème kilomètre que quelqu’un s’arrête enfin et nous dépose jusqu’à l’auberge. Nous avions peur de dormir au palier, il est 1h du matin mais heureusement les voisins sont encore en mode karaoké et nous aident à récupérer les clés de notre chambre.
L’activité principale ici est le trek, plusieurs formules sont proposés mixant marche, vélo et kayak. Nous aimerions bien tenter un trek sur 2 ou 3 jours, les tarifs sont assez élevés et partir 3 jours impliquerais de passer le nouvel an sur le trek. Nous nous renseignons auprès de plusieurs agences, le choix est compliqué. Nous partons vers le marché de nuit pour faire murir notre réflexion. Il est approximativement 20h et tout les stands sont en train de plier, à 21h les commerces on baissé le rideau, les rues sont vide. Dans cette ambiance impossible de se projeter dans un nouvel an ici. Nous retournons dans une agence réserver un trek sur 3 jours dès le lendemain. Nous prenons la formule avec la première nuit dans un village des ethnies Khamu puis deuxième nuit dans la jungle ou nous devons construire notre camp. Quitte à ce que nous soyons que 3 pour notre nouvel an, autant qu’il soit original.
Nous partons le 30/12 au matin, nous sommes accompagnés de 2 Allemands qui ne ferons que la première nuit et de 2 guides. On s’arrête d’abord au marché du village pour faire quelques courses. Nous voila parti dans la forêt après quelques kilomètres de tuktuk. A notre premier stop pour la pause du midi nous retrouvons d’autres groupes qui sont sur le même chemin vers le village Khamu. Chacun prépare sont petit feu pour cuisiner. Nous commençons à découvrir l’équivalent asiatique du couteau suisse, le bambou. pour ce repas il nous servira de plat et d’ustensiles de cuisine. Posé directement dans le feu il permet de cuire le riz et de faire des sauces. Coupé en petit bâton il permet de mettre les poissons en brochettes pour les faire cuire près du feu. Enfin avec les chutes on prépare des baguettes pour manger. Ce premier repas est excellent. Nous arrivons dans le village en fin d’après midi, ce qui nous laisse un peu de temps pour faire le tour du village et ses environs. Une rivière passe au bord du village, pour la traverser les habitants utilisent un vieux pont suspendu de bambou, de l’autre côté se trouvent les rizières. Vu que nous sommes pas mal d’étranger à être dans le village ce soir la, nous sommes invités à participer à une soirée de danses traditionnels. Le lendemain matin, les habitants du village nous on préparés des petites animations. Nous faisons quelques tirs à l’arbalète et une ancienne du village nous montre comment séparer les grains de riz des feuilles. C’est intéressant mais nous avons bien compris la veille qu’ils utilisent maintenant des machines pour ce travail.
Nous reprenons notre route au travers de la forêt. Un de nos deux guide part avec les Allemands pour les raccompagner, il est remplacé par un des anciens du village. Nous avons peu de marche dans la journée, il ne faut pas arriver trop tard pour avoir le temps de construire notre camps avant la nuit. Sur la route l’ancien du village nous fabrique une flute en deux coups de machettes avec du bambou. Nous arrivons en début d’après-midi à l’emplacement de notre camps. Une structure est déjà existante mais pas en très bon état. Nous nettoyons un peu tout ça, allons chercher quelques feuilles de bananier pour nous protéger de la pluie au cas ou et hop, notre campement est prêt. Notre guide nous à même construit une petite table en bambou, on s’apprête à fêter le nouvel an tout de même 🙂 D’ailleurs au menu ce soir c’est canard mijoté au bambou avec ses petites herbes accompagné de tomates et de riz. Nous dégustons l’ensemble sur une feuille de bananier, avec les mains. Encore une fois un régal. Le plus jeune des guides part à la pêche dans le petit cour d’eau qui passe à quelques mètres du camp. Il nous ramène des petits poissons et chose surprenante, il nous ramène également des crabes! Nous avons avec nous deux petites bouteille d’alcool local. Nos guides ne doivent pas trop avoir l’habitude de boire de l’alcool, ils grimacent à chaque gorgée. On se retrouve rapidement à 3 autour du feu, le nouvel an ne se fête pas comme chez nous ici.
Le matin c’est difficile d’assumer, nos guide pour le coup sont debout de bonne heure. L’ancien du village nous quitte après le petit déjeuner. Pour rentrer nous avons deux options, un chemin difficile et long, un autre plus court et facile. Nous avons tout de même hâte de rentrer, le choix n’est pas trop compliqué. Après une bonne nuit de récupération, nous sommes repartis ce matin vers Muang Khua. D’ici nous souhaitons prendre un bateau jusqu’à Nong Kiaw, celui ci part le matin s’il y a assez de monde (ou alors il faut payer plus cher). Nous verrons demain matin si nous restons ici ou pas.