El Patagoniavirus
En ces temps de confinement, nous nous sommes dis qu’un peu de divertissement vous ferait du bien d’autant plus que cela va faire un petit moment que nous n’avons pas donné de nos nouvelles. Depuis 3 semaines, le planning est assez chargé de notre côté, dans les immenses étendues vierges de Patagonie, toute forme de réseau se fait rare (électricité, eau, téléphone et même routier). Difficile de trouver quelques minutes pour trier les photos et d’écrire quelques lignes. Nous sommes aussi rejoint par la famille de Clarisse, c’est le moment de profiter de leur présence.
Nous sommes donc maintenant 6 à voyager pour les 3 prochaines semaines, le projet est de descendre jusqu’à Punta Arenas à l’extrémité sud du Chili et du continent sud américain pour remonter à Santiago. Nous avions planifié la descente en avion jusqu’à Punta Arenas pour ne pas trop nous prendre la tête dès le premier jour. Une fois sur place, nous découvrons l’environnement dans lequel nous allons évoluer les prochains jours: montagnes, désert, nature à perte de vue. La terre ici s’appelle “el fin del mundo”.
L’extremitée sud du continent est bien desservie par les transports mais il y a peu de continuité vers le nord, beaucoup de changements sont à prévoir, certains trajets ne sont opérés qu’une fois par semaine. Les jours sont comptés, hors de question de dépendre des transports. Il nous faut une autre solution. Nous trouvons une agence de location de minivan qui nous permet de déposer les véhicules à Puerto Varas, à mi chemin entre Punta Arenas et Santiago. Nous avons de la chance, la fille de l’agence peut nous proposer 2 minivans 3 places dès le lendemain. C’est sans hésiter la meilleur option que nous avons. Ce coup ci la location ne pose pas de problème, Clarisse à pu faire rapatrier son permis de conduire.
C’est parti, nous avons 3000 kilomètres à parcourir sur les 14 prochains jours. On sent un bout d’inquiétude chez les parents face à ce mode de voyage minimaliste. Rapidement, face a la beauté des paysages l’émerveillement gomme l’inquiétude. En quelques jours, la troupe adopte parfaitement ce voyage. Entre deux randos, nous avalons les kilomètres d’asphaltes entrecoupés de kilomètres de pistes. La majorité des routes ne sont pas goudronnés et quand elles le sont, gare aux nids d’autruches!
Après un bref passage en Argentine, nous repassons la frontière Chilienne. L’atmosphère est différente de d’habitude. Dans le complexe flambant neuf, le douanier Chilien s’interroge en voyant nos passeport, nous devons attendre en retrait. De loin, nous le voyons consulter des informations lié au coronavirus. Après pas loin de 2 heures d’attente, il nous explique quelques consignes lié à l’épidémie et nous laisse passer. L’excellente réputation du passeport Français est bien dégradée. Le lendemain nous apprenons que les pays voisins, dont l’Argentine ont fermé leurs frontières, l’onde de choc provoqué par le virus résonne dans les Andes. Nous apprenons ensuite que les vols de retour de la famille de Clarisse sont annulés. D’abord nous essayons de contacter les compagnies pour trouver des vols maintenus et les conditions de remboursement, l’expression “lancer une bouteille à la mer” prend d’un coup tout son sens.
Aucun service ne répond, on imagine l’anarchie provoqué par les millions de voyageurs en détresse derrières ces numéros qui ne sonnent même plus. Nous revenons à l’essentiel, trouver un nouveau vol. L’embrassade indique que l’unique solution viable est de passer par Air France qui devrait organiser des vols de rapatriement. Chez Air France, même combat, silence radio… Impossible de trouver des vols sur le site de la compagnie, des vols depuis Sao Paulo au Brésil semblent maintenus mais hors de prix. Via les réseaux nous apprenons que depuis l’aéroport de Santiago il est possible de prendre ses billets pour Paris directement au guichet.
Une lueur d’espoir se dégage mais le brouillard est encore bien épais. Arrivés à l’aéroport de Puerto Montt, le vol interne vers Santiago est annulé également. La situation évolue chaque jour ici, on en est pas encore à la pénurie de PQ mais le chaos commence à s’installer dans la capitale Chilienne. Heureusement une autre compagnie opère un vol vers Santiago plus tard dans la journée, les prix s’envolent mais pas d’autres choix. Actuellement la famille de Clarisse est bien arrivée à Santiago et va tenter de trouver une solution depuis l’aéroport. La mission va certainement être très compliqué, en espérant qu’elle aboutisse.
De notre côté nous sommes restés à Puerto Varas, à quelques kilomètres de Puerto Montt, 1000 kilomètres environ au sud de Santiago. Nous avons prévu de nous poser 2 jours pour évaluer la situation. Ici c’est plus calme mais l’inquiétude commence à se faire sentir. Nous n’excluons pas la possibilité d’essayer de rentrer maintenant. Nous devons nous positionner rapidement. Dans tout les cas, le voyage ne pourra continuer comme nous l’avions imaginer. Si nous restons, l’autonomie devra être notre ligne directrice. Acheter un minivan pourrait être une solution mais trop contraignante vu l’instabilité de la situation. Le vélo pourrait être une bonne option. Nous réfléchissons à tout cela, chaque possibilité mène vers un parcours du combattant.
One Comment
Tatar
Profitez bien, vous êtes au bon endroit au bon moment