Chine

Le parc de Wulingyuan

James Cameron se serait inspiré de cet endroit pour réaliser les décors de Pandora. C’est de là que vient le surnom “Parc Avatar”. Nous avions deux jours complets pour le visiter, pour cela nous avons d’abord rejoins la ville de Zhangjiajie. Depuis Xi’an, nous avons du prendre deux trains pour nous y rendre. Au total 27h30 de trajet. Avant de prendre le premier train on ne sait pas trop à quoi s’attendre. Lors de la réservation les options possible sont couchette dur / couchette molle / siège dur / siège mou / debout (comprenez wagon à bestiaux). Impensable de passer une nuit assis, nous réservons deux couchettes dur. Nous sommes aussi inquiet à l’idée de nous retrouver dans un wagon type 3ème classe Russe avec des Chinois.

Quand nous arrivons sur le quai, bingo, c’est une 3ème classe! La différence avec la 3éme classe Russe c’est que les couchettes sont sur 3 étages. Le couloir longe d’un côté les fênetre où se trouvent des assises rabattables. C’est aussi beaucoup moins propre. Au final le trajet se passe plutôt bien, nous arrivons juste avec 30 minutes de retard. Cela nous arrange guère, on devait avoir à la base 1h d’avance pour prendre le dernier bus vers notre hébergement à l’entrée du parc à une quarantaine de kilomètres. Une fois débarqué dans la ville on cherche la station de bus, qui n’est pas sensée être très loin de la gare. On cherche vite et ne trouvons rien, on interroge une première personne avec notre destination écrit en Chinois. Elle nous fait de grand signe “c’est par là”. Vu la précision de l’indication, on fait 500 mètres et on interroge une autre personne. Elle nous fait exactement les mêmes signes mais dans le sens opposé. La galère, on en déduit que c’est entre les deux, mais faut être aveugle pour passer devant une station de bus sans la voir. On fini par trouver juste à temps, enfaite l’entrée se trouvait juste après la première personne, dans le hall d’un bâtiment, un porche permet d’accéder à une cour ou se trouve les bus.

Sachant que le parc est le plus visité du pays, nous essayons d’y être dès l’ouverture pour éviter un maximum de monde. Impossible de savoir les horaires du parc, les seuls infos que nous trouvons de source non officiel nous indique 8h-18h. L’entrée est à 5 minutes de l’auberge, nous nous y rendons pour 7h30 et il y a déjà beaucoup de monde. Après avoir récupéré notre pass nous faisons la queue pour rentrer, nous sommes rapidement écrasés par la masse impatiente de touristes qui s’agglutinent devant les portiques de sécurité. Les pauvres agents de sécurité ne maitrisent plus rien, les Chinois sont littéralement en train d’étouffer le scanner à bagages avec leurs sacs et se suivent comme des moutons. Le plus drôle viens ensuite, ou il faut prendre un bus pour entrer dans le parc après avoir validé son pass avec ses empreintes digitales. Imaginez que les Chinois sont de petits chatons et les bus des paquets de croquettes. Quand un bus s’approche, c’est comme si vous veniez de secouer le paquet de croquettes. Sauf qu’il y a une vingtaine de croquettes pour cinquante chatons. Cest-la-ba-ston!

Le parc est divisé en deux grandes parties, une haute et une basse. Le parc est tellement grand que des lignes de bus le desservent à l’intérieur. Pour rejoindre la partie haute il y a deux accès. Un téléphérique et un ascenseur, les deux sont payant en plus du pass obligatoire de 4 jours! Sur le plan du parc (payant aussi et d’une qualité misérable) à proximité de ces deux points, il existe aussi un chemin pédestre. La majorité des bus se dirigent vers l’ascenseur, c’est “l’attraction” majeure du parc, du coup on prend le bus vers le téléphérique. Le plan indique 7 minutes pour monter via le téléphérique et 3 heures à pieds. Nous ne sommes pas prêt à rester enfermé 7 minutes dans une cabine, on prend l’option pédestre.

Le chemin n’est pas indiqué et nous devons apriori redescendre la route étroite ou circulent les bus pour le trouver. Quand nous arrivons en haut, tout les petits chatons qui on pris le téléphériques sont déjà arrivés. C’est le bordel, nous ne resterons pas longtemps, on reprend le bus pour rejoindre un endroit ou on peut marcher un peu. Sur la route, on passe plusieurs arrêts, jamais le chauffeur ne s’arrête. Quand nous arrivons à notre point nous devons le stopper. Enfaite, les bus font des aller/retour entre le téléphérique et l’ascenseur.

Les Chinois portent aucun intérêt pour la marche, pourtant les personnes qui ont aménagé le parc devaient y croire. Les chemins sont des autoroute à randonneurs. Ils sont pavé à 100% sur 3-4 mètres de large, avec des marches, poubelles et point de restauration. Un sacré boulot quand on voit les kilomètres de chemins accessibles dans le parc. C’est triste, mais au moins nous sommes en paix sur les chemins. Ça n’empêche que sur le peu de Chinois que nous avons croisé sur les chemins, nous avons vu un groupe jeter ses bouteilles plastiques naturellement dans la foret parc. A moins de 50 mètres d’une poubelle, ça fait mal au cœur. Mais bon, vu le nombre de personnes qui prennent en photo les poubelles, nous ne sommes pas certains qu’ils sachent réellement à quoi ça sert.

L’après-midi est bien entamé, on regarde pour redescendre via le deuxième chemin pédestre, pas très loin de l’ascenseur. La bas, il y a des chemins en bord de falaise, les paysages sont magnifiques mais c’est blindé! Entre la carte, les indications et les touristes qui se bousculent pour prendre un selfie, rien nous aide et on peine à trouver notre chemin. Au bout d’une heure à tourner en rond, on fini par trouver l’entrée du chemin. On entre à peine dessus et comme par magie, la foule disparait! Pourtant nous avons le même panorama devant ces rochers qui descendent à pic sur des centaines de mètres! On savoure bien l’instant, impressionnant.

En bas, on voit que la moitié de la zone indiqué sur la carte n’est pas accessible. Les chemins sont endommagés et en cours de restauration. La pancarte date de 2016. Quand on voit la fréquentation des autres chemins, que les aménagements fait sont à l’abandon et tombent en ruine, on doute qu’ils soient réellement en cours de restauration. Quoi qu’il en soit, c’est l’endroit ou nous comptions aller le lendemain, il faut revoir nos plans.

Le lendemain, nous décidons de remonter sur la partie haute pour faire un chemin que nous avions écarté la veille, ça devrait nous prendre une partie de la matinée d’après le plan. Vu que nous avons déjà fait les deux passages pédestres nous décidons de monter par le téléphérique. En montant plus vite et avec un peu de chance peut-être que nous pourrons observer les pics rocheux flotter sur la brume matinale. En haut, malheureusement pas de brume, quelques nuages coincés, mais on peut profiter du spot encore vierge contrairement à la veille. On ne tardons pas trop et reprenons le bus. Malgré avoir indiqué notre arrêt au chauffeur il ne s’est pas arrêté, nous remontons la route pour accéder à l’entrée du chemin.

Sur le chemin nous croisons un couple de Néerlandais que nous avions déjà vu en Mongolie. On marche à peine une demie heure et nous tombons sur une impasse, le chemin n’est pas complètement fermé et semble juste pas entretenu. On fait un contrôle sur la carte numérique avec maps.me, c’est bien le passage indiqué sur la carte papier. Il y a un peu plus d’un kilomètre avant de retomber sur un autre chemin, c’est parti. Le chemin non entretenu se transforme en chemin tout court, puis en jungle, mais on distingue toujours un passage alors on continue. On fini par se retrouver en bordure de paroi de falaise avec le vide sous nos pieds, un chemin semble être creusé, il faut passer accroupi et le passage n’est pas très large. Le GPS n’arrive pas à nous positionner mais le bout doit être de l’autre côté alors on se lance. Le passage est tellement flippant qu’il en parait interminable.

Arrivé au bout nous nous attardons pas et continuons notre chemin. Nous finissons par retrouver un signal GPS, nous sommes au milieu de nul part. La on se demande ou c’est qu’on a pu merder, il n’y avait pas d’autres options possibles. Vu les endroits que nous avons passé, hors de question de faire demi-tour. Il y a clairement un passage d’identifiable, il doit bien mener quelque part. Puis, plus ça va moins le passage est clair, si bien qu’on perd totalement sa trace dans une forêt. On zigzag un peu et on retrouve quelque chose alors on continue, encore et encore. Cela fait 3h que nous marchons, normalement nous aurions eu le temps de faire l’aller et le retour et la situation n’a pas évolué. Nous suivons toujours une trace entre forêt et jungle, le GPS nous trace mais nous n’approchons rien d’identifiable sur la carte.

Nous finissons par tomber sur un amas de déchets et des morceaux de bois coupés qui nous font penser que nous sommes proche du but. Encore un peu plus loin un tuyaux d’arrosage longe le chemin, on y croit! Une heure de marche plus tard, à suivre péniblement le tuyaux, toujours rien. Nous sommes persuadé qu’il mène quelque part et espérons ne pas perdre sa trace. C’est au bout de 2h à suivre le tuyaux que nous arrivons enfin à retrouver notre route! Ça mérite bien une bière!

Après cette aventure il est déjà 15h, notre objectif maintenant est de renter. Nous avons 3 options. Prendre l’ascenseur et finir écrasé contre les vitres par les chatons, redescendre le chemin que nous avons pris la veille ou tester un 3ème chemin de descente qui apparait comme un cul de sac sur notre carte mais rejoins les arrêts de bus du parc sur la carte des Néerlandais. Après un contrôle sur maps.me on arrives bien a retracer ce chemin sur la carte numérique. Il indique 8km et une arrivée a 19h15, soit un peu plus de 4h de marche. Il fait nuit a 18h30 et nous ne savons pas vraiment à quelle heure ferme le parc. L’estimation parait tout de même très pessimiste et nous sommes joueurs, on prend cette option!

La descente est magnifique, mais prends du temps. Il n’y a que des marches et certains passages sont très glissant. Au bout d’une heure nous avons fait 2 kilomètres, nous sommes en bas de la descente et le chemin repart en montant. A ce moment Clarisse craque se rendant compte qu’a ce rythme on atteindra jamais l’arrêt de bus a temps et qu’il n’est pas possible de faire demi-tour. Cyprien commence à réaliser également que le chemin est compliqué et qu’il n’est pas possible d’accélerer le rythme. Dans tout les cas nous sommes d’accord, il faut avancer au maximum avant la tombée de la nuit, mieux vaut arriver trop tard et rentrer à pied que de faire une mauvaise chute à vouloir aller trop vite.

Nous croisons un gars que nous avons déjà croisé 2 fois dans la journée, il vient de l’autre sens et semble un peu perdu. Nous lui expliquons a quoi ressemble le chemin de notre côté. De son côté il nous dit venir d’un arrêt de bus sur la partie haute et que cela fait 1h qu’il descend. C’est bien ce que nous voyons sur la carte mais il semble il avoir un croisement avec un autre chemin vers les bus du bas, il nous affirme n’avoir rien vu. C’est vraiment pas rassurant. Nous continuons tout de même notre chemin.

Il est 17h et nous arrivons à ce fameux croisement, un panneaux indique même 90 minutes vers les arrêts de bus! C’est rassurant et en plus le chemin est enfin pratiquement plat, quand il est sec nous pouvons accélérer le rythme. En 30 minutes nous faisons 2,5 kilomètres. Nous arrivons proche des arrêts de bus et nous commençons a voir du monde, c’est réussi! Les bus sont toujours la, nous pouvons rentrer, bien épuisé avec 30 kilomètres au compteur pour la journée, 55 au total sur les 2 jours. Les bières Chinoises ne sont pas exceptionnelle, mais au balcon de notre chambre au 4ème étage de l’auberge après une telle journée, ça a une autre saveur 🙂

Dès le lendemain nous repartons pour un peu moins de 24 heures de train direction Chengdu. Nous avons pu visiter une des réserves de Pandas de la région, trop mignon. Nous sommes accompagné d’Emeline que nous avons croisé sur la route. Au guichet elle sort sa carte vitale en disant “student card”. La fille réfléchi puis lui valide son ticket à -50%, futé.

Demain matin nous quittons la Chine pour le Népal (vol AC437). Le décollage est prévu à 8h45 heure locale, il sera 2h45 en France. Après 3h10 de vols nous arriverons vers 9h40, le Népal est sur un fuseau un peu particulier (UTC+5:45).

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