Le golf du Morbihan (ou presque)
Le titre provient d’un petit lapsus géographique, un soir après plusieurs bières – alias “Golf de la Thaïlande”
Clarisse Piquet
Le 7 décembre nous reprenons la route en direction de la Thaïlande pour rejoindre Arnaud qui arrive le lendemain. Comme prévu côté Malaisien aucun soucis niveau transport. Nous prenons un ferry (que personne nous a demandé de payer) pour quitter l’ile de Penang puis à quelques centaines de mètres du débarquement se trouve la ligne de chemin de fer qui remonte vers la frontière. Impossible apparemment de traverser la frontière dans le train, comme nous avions pu le faire pour entrer en Mongolie ou en Chine. Le train nous dépose à Padang Besar, la ville frontalière. Quelques mètres de marches suffisent pour atteindre le poste Malaisien, notre passeport est tamponné pour la sortie du territoire. Nous devons encore marcher 20 minutes pour atteindre le poste frontalier Thaïlandais. Nous sommes qu’en début d’après midi et de nombreuses personnes font la queue pour entrer en Thaïlande. Alors que vient enfin notre tour, arrivé devant l’officier de l’immigration celui ci nous indique de rejoindre une salle sur le côté de la pièce. Alors qu’on pensait passer la frontière “finger in the nose” un doute s’installe.
Dans la pièce une dame nous accueille de façon très autoritaire, nous demande nos passeports et de nous asseoir. Alors qu’elle inspecte rapidement nos passeports, elle nous questionne toujours sur le même ton “Where do you go?”. Nous avons envie de lui répondre tout simplement “bah, en Thaïlande” mais c’est pas le moment de déconner. Les questions s’enchaine au taco-tac “Combien de temps? Ou allez vous ensuite?”. Son regard n’a toujours pas décroché nos passeports, qu’elle a du feuilleter 2 ou 3 fois déjà. Puis viens la question tant redouté “Avez vous un ticket de retour?”. Nous dégainons doigts croisés le mail de confirmation de vol pour Sydney depuis le Vietnam en février. Sa réaction ne se fait pas attendre “Ce n’est pas depuis la Thaïlande! Ou allez vous? Comment?”. Nous ne le savons pas réellement, mais nous lui expliquons que nous allons au Cambodge en train puis ensuite au Vietnam. Elle nous demande alors où est notre billet pour le Cambodge, échec et mat! Désolé nous n’avons pas encore de billets. Alors que nous pensions être cuit, elle sort le tampon et valide notre entrée en Thaïlande! Toujours aussi sec, elle nous souhaitera tout de même un bon séjour en Thaïlande.
Enfin arrivé côté Thaïlandais nous regagnons la ligne de chemin de fer. En s’approchant de ce qui devrait être une gare, on se demande si nous ne sommes pas perdus. Le quai fait une dizaine de mètres au milieu de nul part. Il y a tout de même un guichet avec quelqu’un, nous lui demandons si le train 46 passe bien ici. Il nous confirme que le train s’arrête bien ici à 5 heure pile plateforme numéro 1. Impossible de le louper, il n’y a qu’une seule voie!
Nous voici arrivés à Suratthani, point de rendez-vous avec Arnaud. Nous allons l’accueillir à l’aéroport. Nous nous rejoignons ici car c’est l’un des points de départ des ferries pour les îles de la côte est Thaïlandaise. Notre plan pour le moment est de rejoindre l’île de Koh Phangan pour la pleine lune le 11 décembre. Une des plages de l’île est réputée mondialement pour accueillir des milliers de personnes pour la “full moon party”, grande soirée les nuits de pleine lune. En attendant, nous avons deux jours complets pour explorer les environs. A pied nous sommes limités, nous partons à la recherche d’un moyen de locomotion. Des scooters sont à louer de partout, les arnaques sont courantes et aucun de nous n’a le permis nécessaire, nous ne sommes pas trop motivés. L’idéal serait de trouver des vélos électriques. C’est tellement facile de louer un scooter que tout les touristes en prennent, permis ou non les loueurs ne posent même pas la question. Malgré notre volonté, impossible de trouver autre chose. Nous partons tout de même à la découverte de l’île en scooter.
Viens ensuite le fameux soir de pleine lune. Dans le hall des auberges, des peintures fluorescentes sont à disposition pour décorer le corps des fêtards. Chacun se dessine le corps avec plus ou moins de réussite. Pour ceux qui auraient vraiment une déficience artistique, ou tout simplement pour ceux qui veulent une peinture du tonnerre, les meilleurs bodypainter de l’île proposent leurs services contre quelques billets dans la rue. Ici pas de verre pour boire, on vend ce qui s’appelle des buckets, un petit seau de plage dans lequel tu bois avec une paille. Au moins, tu va qu’une fois au bar. Sur la plage, la musique est à fond et se mélange avec celle du voisin. La soirée ressemble peu à quelque chose d’organisé, chacun fait son truc sur son coin de plage. Cela à l’avantage de disperser la foule tout le long de la plage. Même en pleine nuit, les températures restent élevés, de quoi facilement se laisser tenter par un bain de minuit. Une idée vite oubliée en voyant que la mer fait office de toilettes publics. Globalement nous avons passé une bonne soirée, mais rien d’exceptionnel par rapport à la renommée de l’évènement. La super bonne nouvelle est que c’est notre dernière nuit sur Koh Phangan, nous devons libérer la chambre avant 11 heures. Réveil difficile, 4 heures de ferry nous attendent pour aller à Koh Tao, une autre île au nord de Koh Phangan. La journée aura été très longue.
Le lendemain nous sommes presque remis sur pieds, nous entamons tout de même notre exploration. L’avantage de Koh Tao est que sa taille relativement petite permet d’en parcourir une bonne partie à pied. Nous longeons alors les bords de côte et sommes stupéfait par la beauté des endroits que nous traversons. Seul hic, la côte souffre de surconstruction, difficile de trouver un endroit non bétonné. C’est vraiment dommage surtout quand on voit que beaucoup ne semblent pas utilisées. C’est peut être la période de l’année qui veux ça. Koh Tao est réputé pour accueillir les meilleurs spots de plongés du pays. Ça se voit dès le débarquement sur l’île avec une eau très claire même dans le port. C’est vraiment génial d’avoir autant de visibilité, à seulement quelques mètres des côtes on peut déjà observer pas mal de choses. Ça donne envie d’aller plus loin.
Nous quittons Koh Tao de nuit en ferry, nous dormons dans une salle climatisée immense ou sont installés environ 80 couchages superposés. La salle est bien remplie. Au moment de quitter le port les lumières s’éteignent. En pleine mer nous sommes secoués dans tout les sens, difficile de s’endormir. Au bout d’un certain temps la fatigue prend le dessus jusqu’au réveil brutal par le klaxon du ferry annonçant son arrivée. Nous poursuivons notre route vers le nord par le train jusqu’à Prachuap Khiri Khan.
Ici se trouve une réserve au milieu d’une base militaire protégeant les singes Langurs, une espèce menacée. Une partie de la base est ouverte au public pour accéder à la réserve. Pour s’y rendre nous louons des vélos, nous devons déposer un passeport au poste de garde et sortir avant 18 heures. Le chemin que nous empruntons traverse le milieu de la piste d’atterrissage, seule consigne, ne pas prendre de photo. La route longe ensuite une plage bordée de palmiers. De l’autre côté de la route se trouvent des véhicules militaires. Nous restons quelques temps observer les singes. Nous voyons arriver à plusieurs reprises des gens avec des sacs de cacahuètes. Tous se font avoir pensant distribuer tranquillement leurs friandises aux singes, qui finalement dérobent les sacs sans difficultés pour déguster leurs butins tranquillement en hauteur.
Vu que nous avions un peu de temps, nous avons essayé de visiter Phraya Nakhon cave, une immense grotte avec un puits de lumière dans lequel à été bâti un temple. Le site se trouve à environ 70 kilomètres de Prachuap. Difficile de s’y rendre par ses propres moyens, l’auberge nous propose un chauffeur privée ce qui revient assez cher. Nous décidons tout de même de tenter le coup en prenant d’abord le train qui nous approche a 35 kilomètres du site. Nous arrivons dans un village comparable à une petite bourgade Mayennaise. Pas grand monde, toutes les inscriptions sont en Thaï. Notre option va certainement être de faire du stop jusqu’au plus proche. Alors que nous prenons direction de la route principale qui contourne le village, deux taxis scooters arrivent sur la place ou nous sommes. Ils nous proposent de nous amener directement ou nous souhaitons. Après une légère négociation nous acceptons leurs proposition. Nous pensions qu’ils feraient appel à un ami, nous sommes 3 et il n’y a que 2 scooters. Mais non, ils nous font signent de monter à deux sur un des scooters. Le trajet n’est pas super confortable mais nos pilotes sont prudents, si nous oublions qu’ici la règle est de s’insérer sur les routes sans regarder ce qu’il vient.
Sur le site il faut ensuite une bonne heure de marche pour atteindre la grotte, le trajet en vaut vraiment la peine. La grotte est impressionnante par son immensité et sa tranquillité. Nous ne sommes pas arrivés assez tôt pour observer le puits de lumière éclairer directement le temple, mais le rendu est tout de même superbe. Nous pensions qu’ensuite il serais plus facile de trouver un transport vers une gare. Finalement à notre retour l’entrée du site est quasi déserte, pas de taxi, pas de bus. Sur le parking nous voyons un van stationné, il semble attendre d’autres personnes. Avec un peu de chance peut être qu’il peux nous déposer sur sa route. Le gars veux bien nous emmener jusqu’à la gare pour 1 000 baths. La journée nous reviendrais plus cher que si nous avions pris le chauffeur privé, il fini par baisser son prix à 600 baths. On s’attendait à payer moins cher, mais nous n’avons pas vraiment d’autres possibilités.
Nous sommes ensuite remontés jusqu’à Bangkok avec l’objectif d’aller jusqu’à Pai dans le nord de la Thaïlande. Nous avons pris un train de nuit pour arriver jusqu’à Chiang Mai ce matin. Nous avons du terminer en minibus a travers la route sinueuse qui monte jusqu’à Pai, 4 heures de route pour 120 kilomètres. Nous devrions rester dans ce coin pour les fêtes de fin d’années.